samedi 28 mars 2009

Parce que je ne l’oublie pas


Elle s’appelle Nour, elle a quatre ans et un regard déroutant couleur cuivre. D’abord intimidée mais visiblement curieuse, ses petites lèvres menues dessinent un chaleureux sourire pendant que ses yeux observent avec intérêt les nouveaux venus. Lorsque l’on s’approche de la petite, son sourire s’élargit et ses yeux vous invitent au jeu.A peine plus haute que trois pommes, mis couchée en grignotant paisiblement un petit pain au chocolat, Nour dégage une aura exceptionnelle chez les petits bambins de son âge. Dans un français parfait, elle vous suggère de baptiser la peluche que vous lui apportez Lapino, vous explique qu’elle a oublié Lapina, son doudou à la maison, vous confie qu’elle aimerait bien faire du coloriage et vous parle avec une tendre familiarité.Vive d’esprit, intelligente et inspirant une étonnante assurance pour son jeune âge, Nour vous demande du rouge ou d’appuyer fort sur le rose si vous n’en n’avez pas pour colorier les ballons. Elle veut du vert pour la veste et du marron pour les chaussures du clown. Elle ne semble pas très contrariée de devoir vous regarder colorier les dessins pour elle, à peine un peu frustrée.Nour ne peut pas colorier elle-même ses dessins, ni fabriquer des personnages avec de la pâte à modeler, ni même coiffer Lapina. Nour à la main droite liée à une vilaine seringue parce que, voyer-vous, elle suit un traitement fort désagréable, les grandes personnes saurait prononcer « chimiothérapie», pas elle.



N.S.

Le 3 décembre 2008

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