lundi 10 août 2009

Bribes de "Une escapade amoureuse" par Nesrine SELLAL ((Nouvelle finaliste au Prix du Jeune Ecrivain Francophone))

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Je prends une profonde respiration, fais une courte prière et rassemble tout ce dont je suis capable de courage pour risquer un pied dehors, puis l’autre. Mon cœur cesse tout à coup de tambouriner au creux de ma poitrine, comme plongé dans une soudaine sérénité. Je longe ce bâtiment qui abritait jadis des convives de diverses rives, mais il ne reste désormais de l’hôtel de ville qu’une petite enseigne fracassée par terre. Je bifurque à droite, à son extrémité et m’élance dans une ruelle étroite et sombre. C’est drôle comme l’obscurité peut devenir, dans certains contextes, rassurante. Je m’arrête au bout de la ruelle où une lumière éclatante m’effraie. Une bombe intelligente ou une arme à point toute bête me distinguerait si vite. Mon cœur s’affole à nouveau, je traverse le grand boulevard en courant sans lui témoigner plus de ménagement. De l’autre coté de l’avenue principale, à nouveau dans le cocon d’une rassurante obscurité, je me rends compte que je tremble de tout mon être et qu’une larme s’échappe doucement du coin de mon œil gauche.
Pendant de longues minutes, je me faufile dans une multitude de ruelles à pas feutrés. On croirait une ville fantôme, délaissée de ses habitants. Pourtant, elle renferme encore leurs peurs et leurs angoisses. Ses décombres abritent leurs souffles saccadés et leur colère sourde. Ils sont ses otages ou ceux du couvre feu, mais ils sont restés fideles. Fideles à celle que leurs ancêtres bâtirent et dont ils aimeraient tant transmettre le soin à leurs enfants. Je devine leurs yeux exorbités de terreur me scruter et leur volonté de m’interpeler anéantie par leur instinct de survie.
Le soleil s’écroule peu à peu derrière moi, et déjà, l’horizon se fait rougeâtre. Bientôt la nuit jettera son voile de ténèbres sur ce chaos de béton et de chaire. J’avance plus lentement encore. J’ai failli glisser sur une espèce de liquide visqueux. Je dois me presser, je refuse de deviner l’origine de cette odeur âcre.
Je sens une présence derrière moi. Comme une ombre furtive qui marcherait sur mes pas. Je n’ai pourtant pas peur, je serais presque rassurée. Je m’arrête brusquement. Pendant que je me retourne, une main se pose violemment sur ma bouche et un bras entoure ma taille. Je suis, de tout mon être emportée par cette ombre.
J’essaie de me dépêtrer de son étreinte, je bas des pieds fébrilement et lui griffe le bras sans que rien ne puisse arrêter sa course effrénée dans les entrailles de ma ville somnolente. Je n’aurais bientôt plus de force ni de souffle. Je suis prête à me résigner quand Mohammed me pose enfin les pieds par terre, me retourne face à lui et m’enlace fougueusement, haletant et tremblant.
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2 commentaires:

  1. Je viens de lire, encore une fois, sur El-Watan, un article parlant de la jeunesse littéraire algérienne, prometteuse et brillante que l'article disait.

    Je continuai ma lecture quand m'est donné, les trois finalistes, ou gagnants du concours de nouvelle.

    Pas plus étonné que les autres fois, et après avoir lu la bribe postée ci-dessus, je me rendis compte une nouvelle fois, que la jeunesse qui écrit comme le jury prétendument de haut niveau, n'ont encore rien compris de la connaissance universel, de la littérature, moyens usités pour leurs vertus ensanglantantes et non pas pour faire mumuse entre borgnes et éclopés, aveugles et trisomiques, afin d'en remplir les poches aux gagnants, pour qu’après soit renflouée en lettres et mots, les pages d'un journal castré de vraie culture, assez riche de connerie.

    J’espère ne pas m’être emporté au dessus de la ligne séparant critique et insulte.




    Un pourfendeur anonyme

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  2. Nesrine nous a quitté, c'est une autre perte pour l'Algérie. Nous luis rendons tous hommage que Dieu ait pitié de son âme.

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